15 janvier 2010
5
15
/01
/janvier
/2010
20:50
Casser du prof: facile! Mais réfléchir pour aller plus loin: trop compliqué?
(Quelques difficultés d'édition avec OB: j'espère que vous n'aurez pas de fond rayé gris.)
Si j'en crois l'article qui
suit, plus personne ne peut blairer les profs. Il y a longtemps que je l'avais remarqué et je n'ai jamais eu l'impression, en tant qu'enseignante, d'avoir été soutenue par quelque parti
politique existant à ce jour. Alors que ce soient les Verts ou le Modem, pas grande surprise! Notre profession a toujours été attaquée de tous côtés. La droite nous a ligotés. La gauche a
promulgué des méthodes pédagogiques destructrices pour les élèves: de l'apprentisage de la lecture par la globale au constructivisme forcené. Les syndicats n'ont toujours fait que se rallier
aux partis qui les dirigent. Jamais l'on n'a donné auxprofs les moyens de d'être efficients car jamais aucun parti n'a souhaité investir sur l'avenir des enfants scolarisés.Ce qui me semble un
mauvais calcul.
Tout ce que nous subissons ne relève que d'une politique
économique au rabais. Car pour envisager une amélioration, il faut PAYER!
Si l'on regarde le modèle finlandais - le plus performant - les
moyens investis sont tellement supérieurs à ce qui est fait en France que je vois même pas comment l'on pourrait juger des compétences réelles des enseignants. Ils se trouvent dans des
contextes si difficiles qu'ils ne peuvent, quelles que soient leurs capacités et leur dévouement, exercer leur fonction dans des conditions décentes.
Comment "faire passer" les programmes sans procurer une aide
individuelle et adaptée aux élèves? Comment accepter d'entendre parler "d'enseignement individualisé" quand un prof reste seul face au grand nombre? Comment croire que l'on va placer les élèves
dans une bonne situation quand on les mixte tous en fonctions de leur âge de naissance? Et comment encore ne pourrions-nous pas nous insurger contre un système scolaire défaillant qui ne fait
qu'empirer?
Tout est à refaire à l'Education Nationale et personne ne s'y
risque. Alors, de droite, de gauche ou au centre, je ne vois pas un parti en France prêt à investir sur cet énorme problème qu'est l'éducation.
Il reste alors facile et confortable, pour ceux qui ont droit à la parole, de critiquer les agents d'un système pourri à la base et qui est réprouvé par la grande majorité de ses acteurs. Maintenant, si "L'Hérétique" s'offusque, je le suis, mais je pense qu'il n'a pas bien ciblé le fond du problème ...et son éventuelle résolution.
Quand la gauche casse du prof
L'Hérétique - Blogueur associé | Mercredi 13 Janvier 2010 à 07:08 | Lu 10141 fois
Gabriel Cohn-Bendit est connu pour ses envolées pourfandant l'éducation française. L'Hérétique ne s'en émeut que peu. Mais quand
la voix du MoDem se joint au concert anti-prof, s'en est trop pour le blogueur.
J'espère que mes lecteurs qui exerceraient dans l'enseignement vont apprécier à leur juste mesure ces saillies de Gabriel
Cohn-Bendit en juillet 2006, à propos des vacances :
Les enseignants sont des gros fainéants, et d'ailleurs, leur métier ne génère aucune fatigue. Allez, au boulot, ce tas de bons à rien incapables :
Les professeurs qui se plaignent de la fatigue, c’est scandaleux ! On n’entend pas un routier ou un type du bâtiment se plaindre avec seulement quatre semaines de vacances. Mais alors pour nous autres les professeurs ce serait l’épuisement total ? Les gosses sont fatigués ? C’est scandaleux ! Qui fatigue les gosses ? Qui leur donne du travail au point qu’au bout de 7 semaines ils ont besoin de souffler ? Il suffirait de leur donner moins de devoirs. L’école devrait comprendre qu’un enfant de 6 ans n’a pas le même rythme qu’un ado, qu’un pré-ado, etc. L’école ne réfléchit pas aux demandes des enfants. Ils doivent se soumettre au monde des adultes qui définit à quel rythme on doit apprendre. On leur impose un rythme fou contre-nature.
Les enseignants, fatigués ?
Mais ils ont trop de vacances, voyons !
Si les enseignants ont des vacances en été, c’est parce qu’à la fin du XIXe siècle, la France était à plus de 60% une société paysanne. Or jamais les paysans n’auraient accepté de laisser leurs enfants à l’école pendant les travaux des champs. Il fallait qu’ils les aident. Les enseignants étaient donc, durant cette période, au chômage technique. En 2006, 5% de la population est paysanne, 95% vit dans les villes. Il n'y a plus de travaux des champs mais les enseignants partent toujours en vacances ! Et l’été, les gosses restent dans les quartiers. Il y a un divorce complet entre les congés des enseignants et ce qui se passe pour les enfants. Les professeurs devraient se préoccuper un peu plus de ce que deviennent les enfants pendant ces deux mois.
Je suis en verve, en ce moment, mais il est difficile de ne pas faire de relations avec les déclarations de Dominique Strauss-Kahn, au mois de septembre de la même année, estimant que le métier d'enseignant n'était pas un métier difficile ni fatigant. Ou encore de Ségolène Royal, toujours la même année, proposant de flanquer les enseignants 35 heures dans les établissements et conspuant ce tas d'incapables se contentant de faire leurs dix-sept heures (sic!) !
Le problème, c'est que la gauche et les verts n'ont nullement renoncé à leur antienne. La preuve, lors du colloque organisé par Vincent Peillon, il était mis en avant de revoir les rythmes scolaires et le temps de travail des enseignants (temps d'ouverture des écoles).
Plusieurs partis politiques sont désormais prêts à monter sans scrupules la population française contre ses enseignants, comme au temps de Claude Allègre. A côté, l'UMP, qui n'a jamais évoqué ces sujets, va passer pour modérée (à raison ?).
Il est, une nouvelle fois, très regrettable de voir le MoDem joindre sa voix à ces balivernes. Je veux bien que le MoDem participe aux rencontres sur l’éducation organisée par l'Espoir à Gauche, mais si c'est pour se fondre dans la doxa ambiante sans faire entendre une voix originale, ce n'est pas la peine d'y aller.
Je ne conçois pas que l'on puisse donner la moindre légitimité, dans de tels débats, à un individu comme Gabriel Cohn-Bendit, qui passe son temps à insulter les enseignants, quand, dans le même temps, Vincent Peillon renonce à offrir un ticket d'entrée à Brighelli. Gaby Cohn-Bendit ne semble pas gêner les huiles pédagogos invitées à ces colloques, et les protestations du MoDem, au colloque précédent, ont été bien molles, là où il eût fallu déclarer le casus belli.
A la décharge de la gauche, il demeure toutefois quelques voix originales pour penser autrement : il n'est pas de mon camp, mais je rends ce satisfecit à Mélenchon pour s'être toujours abstenu de casser du prof, tout en prônant une éducation d'excellence. Espérons qu'il soit suivi sur ce point par le Front de Gauche.
J'appelle une nouvelle fois le MoDem à clarifier ses positions.
Les enseignants sont des gros fainéants, et d'ailleurs, leur métier ne génère aucune fatigue. Allez, au boulot, ce tas de bons à rien incapables :
Les professeurs qui se plaignent de la fatigue, c’est scandaleux ! On n’entend pas un routier ou un type du bâtiment se plaindre avec seulement quatre semaines de vacances. Mais alors pour nous autres les professeurs ce serait l’épuisement total ? Les gosses sont fatigués ? C’est scandaleux ! Qui fatigue les gosses ? Qui leur donne du travail au point qu’au bout de 7 semaines ils ont besoin de souffler ? Il suffirait de leur donner moins de devoirs. L’école devrait comprendre qu’un enfant de 6 ans n’a pas le même rythme qu’un ado, qu’un pré-ado, etc. L’école ne réfléchit pas aux demandes des enfants. Ils doivent se soumettre au monde des adultes qui définit à quel rythme on doit apprendre. On leur impose un rythme fou contre-nature.
Les enseignants, fatigués ?
Mais ils ont trop de vacances, voyons !
Si les enseignants ont des vacances en été, c’est parce qu’à la fin du XIXe siècle, la France était à plus de 60% une société paysanne. Or jamais les paysans n’auraient accepté de laisser leurs enfants à l’école pendant les travaux des champs. Il fallait qu’ils les aident. Les enseignants étaient donc, durant cette période, au chômage technique. En 2006, 5% de la population est paysanne, 95% vit dans les villes. Il n'y a plus de travaux des champs mais les enseignants partent toujours en vacances ! Et l’été, les gosses restent dans les quartiers. Il y a un divorce complet entre les congés des enseignants et ce qui se passe pour les enfants. Les professeurs devraient se préoccuper un peu plus de ce que deviennent les enfants pendant ces deux mois.
Je suis en verve, en ce moment, mais il est difficile de ne pas faire de relations avec les déclarations de Dominique Strauss-Kahn, au mois de septembre de la même année, estimant que le métier d'enseignant n'était pas un métier difficile ni fatigant. Ou encore de Ségolène Royal, toujours la même année, proposant de flanquer les enseignants 35 heures dans les établissements et conspuant ce tas d'incapables se contentant de faire leurs dix-sept heures (sic!) !
Le problème, c'est que la gauche et les verts n'ont nullement renoncé à leur antienne. La preuve, lors du colloque organisé par Vincent Peillon, il était mis en avant de revoir les rythmes scolaires et le temps de travail des enseignants (temps d'ouverture des écoles).
Plusieurs partis politiques sont désormais prêts à monter sans scrupules la population française contre ses enseignants, comme au temps de Claude Allègre. A côté, l'UMP, qui n'a jamais évoqué ces sujets, va passer pour modérée (à raison ?).
Il est, une nouvelle fois, très regrettable de voir le MoDem joindre sa voix à ces balivernes. Je veux bien que le MoDem participe aux rencontres sur l’éducation organisée par l'Espoir à Gauche, mais si c'est pour se fondre dans la doxa ambiante sans faire entendre une voix originale, ce n'est pas la peine d'y aller.
Je ne conçois pas que l'on puisse donner la moindre légitimité, dans de tels débats, à un individu comme Gabriel Cohn-Bendit, qui passe son temps à insulter les enseignants, quand, dans le même temps, Vincent Peillon renonce à offrir un ticket d'entrée à Brighelli. Gaby Cohn-Bendit ne semble pas gêner les huiles pédagogos invitées à ces colloques, et les protestations du MoDem, au colloque précédent, ont été bien molles, là où il eût fallu déclarer le casus belli.
A la décharge de la gauche, il demeure toutefois quelques voix originales pour penser autrement : il n'est pas de mon camp, mais je rends ce satisfecit à Mélenchon pour s'être toujours abstenu de casser du prof, tout en prônant une éducation d'excellence. Espérons qu'il soit suivi sur ce point par le Front de Gauche.
J'appelle une nouvelle fois le MoDem à clarifier ses positions.
: cohn bendit, enseignants, modem, peillon, professeur, éducatio